Vous connaissez les noix de savon? Ce sont bel et bien des noix qui poussent dans un arbre, le Sapindus, et dont la coque est chargée de saponine. Il existe plusieurs espèces de Sapindus; les noix qu’on trouve ici sont celle du Sapindus mukorossi (provenant d’Inde et du Népal).
Il y a bien longtemps que j’étais curieuse d’essayer de faire ma lessive avec ces noix de savon, mais n’en trouvant pas spontanément sur mon chemin, je continuais d’acheter des détergents. Bien sûr, il y a des magasins de produits naturels dans ma région et, pendant longtemps, j’y faisais l’essentiel de mon épicerie. Mais vous me permettez quelques lignes éditoriales? Je les ai désertés, parce que le l’espace consacré aux aliments se réduisait constamment au profit des pilules et des granules. J’ai la nette impression que depuis que les grandes chaînes d’épiceries ont pris le virage vert et proposent une bonne variété de produits biologiques, les magasins de produits naturels ont perdu une importante part de marché et ont choisi de se concentrer de plus en plus sur la santé naturelle. C’est un choix qu’elles font sans doute pour leur survie, mais moi, c’est l’épicerie et non la pharmacie qui m’intéresse. Alors je n’y vais plus qu’une fois de loin en loin… et je ne trouve donc pas de noix de lavage sur mon chemin!
Par contre, le bureau est situé juste à côté d’un magasin de produits naturels, et comme je passais devant cette semaine, j’ai pensé à arrêter pour vérifier s’ils avaient les noix de savon. Manque de bol: les tablettes étaient vide, mais ils allaient en recevoir… J’y suis donc retournée le surlendemain, j’en suis ressortie avec 500 g de noix de savon, avec l’intention de les mettre à l’épreuve le plus rapidement possible.
Je vous tiendrai certainement au courant des résultats que j’obtiens sur le long terme, mais voici déjà quelques notes:
· TEMPÉRATURE DE L’EAU DE LAVAGE: La saponine contenue dans les noix ne se libère qu’en eau chaude. Comme je lave tout à l’eau froide, sauf les couches (mais ma petite n’en utilise plus, la la lè-reu!) et les draps, il faut donc mettre les noix à tremper quelques minutes dans de l’eau chaude, puis verser cette solution dans la machine, pour que le lavage à la noix soit efficace.
· EFFICACITÉ: Avec seulement trois brassées d’expérience, je peux difficilement me prononcer là-dessus pour l’instant, mais sur son site Le grand ménage, Raffa a consacré undossier très fouillé à la lessive aux coques de noix. Elle explique qu’on ne peut s’attendre à des miracles en recourant uniquement au pouvoir lavant de la saponine, qui est un agent tensioactif (les détergents à lessive traditionnels n’en comportent que de 15 à 30%). Pour un lavage optimal (et toute de même écolo), il faut donc compléter en utilisant tantôt du bicarbonate avec les couleurs, un blanchissant oxygéné avec les blancs… Raffa (oui, oui, encore… elle est vraiment incontournable sur ce thème) liste plusieurs autres blanchissants naturels.
· ODEUR: La vie moderne et les détergents commerciaux nous ont habitué à ce que la propreté ait une odeur: tantôt la lavande, tantôt les agrumes, mais en tous les cas, une fraîcheur qui réconforte les narines et qu’on associe à une brassée bien lavée! Les noix de lavage laissant la lessive inodore, j’ai vraiment eu l’impression qu’il manquait cette «sensation de propreté» à ma première brassée. Alors pour les autres, j’ai ajouté une dizaine de gouttes d’HE de lavande vraie dans la laveuse (certains préfèrent ajouter l’HE sur une lingette glissée dans la sécheuse, mais comme j’ai beaucoup de morceaux qui sèchent à l’air libre, je préférais que les imprégner d’odeur dès le lavage). C’était parfait!
Institut Anca Anca Cercel N.D.
514 -996-9471